Slasheuse
Slasheuse

SLASHEUSE : RÉDACTRICE WEB SEO, ROMANCIÈRE, PROFESSEURE DE FLE

C’est quoi ça, une slasheuse ? Au même titre qu’une digital nomad ou qu’une remote, la slasheuse est une personne qui n’a pas envie de se restreindre à une activité, aussi variée et enrichissante soit-elle. Elle possède des compétences dans des domaines différents, complémentaires ou proches et souhaite les utiliser toutes pour créer son propre métier : complet, original et épanouissant.

Le terme provient du slash, cette barre oblique qui, en typographie, démontre la notion d’accumulation.

Cette appellation, bien que nouvelle dans le monde professionnel, qualifie tout de même plus de 4,5 millions de travailleurs français. Quand on connait l’amour que portent les Français à la stabilité et à la quête du précieux CDI, on se doute que ce terme n’est pas très bien perçu, d’autant plus qu’il n’est malheureusement pas toujours un choix.

Un projet de reconversion qui fait parler de lui

– Quoi ? Tu vas quitter un CDI pour écrire des textes pour plusieurs clients et apprendre le français à des étrangers ?

– Oui, c’est cela !

– Mais, il y a de la demande pour ça ? Tu ne peux pas continuer dans ton entreprise et faire ça en parallèle pour le plaisir ?

Voici l’échange succinct que bon nombre de slasheurs et slasheuses ont dû avoir avec leur entourage lorsqu’ils ont confié leur projet de reconversion. Cela veut-il dire que vous devez garder vos projets professionnels pour vous ? Tout dépend de votre force de caractère, de votre état d’esprit, de votre confiance personnelle et du niveau d’avancement dans votre démarche.

Je dirais que tant que vous ne savez pas vraiment où vous allez, conservez votre petit secret pour vous. Pas éternellement, juste suffisamment pour trouver des réponses pertinentes et rassurantes à offrir à tous ceux qui ne veulent que votre bien.

Un choix d’orientation professionnelle pour certains et une fatalité pour d’autres

De nombreuses personnes cumulent plusieurs activités pour joindre les deux bouts. C’est un fait et leurs journées relèvent du marathon. Ces slasheuses préféreraient un seul emploi qui assure la pérennité de leur foyer. Comment agir dans cette situation ? Difficile de se positionner pour quelqu’un qui ne le vit pas. C’est de cette précarité que le terme slasher tire sa connotation péjorative.

D’autres, au contraire, font du slashing un choix de vie pour :

  • s’épanouir professionnellement et personnellement ;
  • proposer leurs multiples compétences à d’autres qui en ont besoin ;
  • donner du sens à leur journée ;
  • se prouver à elles-mêmes qu’aller au bout de leurs ambitions n’est pas une utopie.

Une slasheuse peut tout aussi bien être avocate la semaine, professeure de yoga en soirée et donner quelques cours de langue le week-end, car ses expériences de vie lui offrent un panel de talents monnayables. Ne dit-on pas souvent qu’une mère de famille exerce mille métiers ? Pourquoi ne pourrait-elle pas tirer parti de ses capacités et en obtenir un revenu complémentaire, et à terme un revenu tout simplement ?

Les bonnes questions pour une profession sur mesure

Le risque quand on ose dans la vie, c’est que l’on peut y prendre goût.

C’est d’ailleurs ce qui fait peur à tout ceux qui ne possèdent pas cette audace. Entrer dans ce territoire inconnu que représente l’accomplissement de soi, se découvrir une passion, comprendre qui l’on est vraiment et ce pour quoi l’on vibre. Effrayant !

Si vous devez vous rendre au travail tous les matins pour rapporter un salaire fixe qui supporte tout juste les dépenses de votre foyer, que feriez-vous si vous réalisiez subitement que vous passez à côté de votre vie par crainte de tout perdre ? Mais perdre quoi ? Le confort financier ? La sécurité de l’emploi ? Avez-vous peur de mal dormir en vous demandant de quoi demain sera fait ? Moi, j’ai eu peur de me réveiller un matin et de comprendre que c’est ma vie que j’avais perdu.

Certains préfèrent rester la tête dans le sable et se comporter en bon petit soldat, quitte à se plaindre tous les soirs de leur patron et à faire des plans sur la comète à chaque dîner un peu arrosé. Ça ne mange pas de pain de rêver de temps en temps…

J’ai essayé de rentrer dans le moule, mais je n’ai pas pu.

Le jour où vous ne pouvez plus vous mentir à vous-même sur vos ambitions personnelles

Le déclic, je l’ai eu grâce à ma fille. Typiquement féminin, direz-vous ? Eh bien franchement, je suis d’autant plus heureuse d’être une femme dans ce cas. Je le revendique : les enfants vous ouvrent les yeux. Ils sont naturels, sincères, disent ce qu’ils pensent et commentent ce qu’ils voient. La vie leur semble simple et évidente, mais n’ont-ils pas raison ? Les seules barrières sont celles que nous nous mettons quand on vit dans un pays libre comme la France.

J’ai réalisé que je passais une bonne partie de mes soirées à me plaindre du planning de ma journée du lendemain, quand ma fille m’a demandé :

– Ben, pourquoi tu vas au travail alors ? Pourquoi tu ne vends pas tous les jours des livres comme le week-end ?

La question tapait dans le mille. Ma fille semblait surprise que je ne vive pas de ce que j’aimais. Je me suis sentie pathétique de me mentir à moi-même. Il fallait que ça cesse.

Une réponse adulte et responsable aurait été d’assurer que c’est normal de râler un peu. Aller travailler rapporte de l’argent pour payer ceci et acheter cela… Mais face à ces grands yeux marron qui semblaient attendre la vérité, j’ai dû choisir.

Une vie de slasheuse se construit malgré elle

Je suis devenue slasheuse progressivement.

J’ai bien sûr continué d’écrire des romans. J’étais déjà slasheuse alors que j’étais encore salariée en définitive. La réponse était donc là, sous mes yeux, depuis le départ.

Mon emploi quitté, je me suis retrouvée dans la position des slasheuses qui doivent cumuler plusieurs emplois pour vivre. Écrire des livres et les vendre, c’est fantastique, mais la concurrence est rude pour en faire son métier. C’était difficile financièrement, psychologiquement, mais au fond de moi je sautillais de bonheur à l’idée que ma vie commençe à avoir du sens.

Les débuts nécessitent du courage pour slasher durablement

Il me fallait une profession complémentaire et rémunératrice. Le moment de l’introspection était venu.

Essayez de votre côté. Vous verrez, c’est difficile de se poser les bonnes questions et encore plus de trouver les bonnes réponses.

Exit la peur.

Comprenez ce que vous voulez vraiment. Découvrez ce qui vous convient et ce qui vous lasse dans votre quotidien à une seule profession parfois ennuyeuse et de plus en plus éloignée du sens que vous souhaiteriez donner à votre vie.

Pour ma part, c’était vite vu : les mots.

J’aime les mots, les phrases, les belles tournures, les bonnes réparties, les introductions qui captivent l’attention, les fins qui étonnent et les rebondissements qui surprennent. En fait, j’aime la vie surtout.

Une profession qui résonne en vous

Je devais donc trouver une ou plusieurs professions qui donneraient un sens global à ma vie.

Obligations :

  • ne jamais s’ennuyer ;
  • se sentir utile ;
  • entendre la petite voix dans ma tête qui me murmure que je suis sur le bon chemin, même si c’est dur de slasher parfois ;
  • vivre chaque mission comme une aventure ;
  • avoir le sentiment du travail bien fait en fin de journée ;
  • s’impatienter du planning du lendemain ;
  • regarder mes enfants dans les yeux et leur assurer que j’exerce le job multitâche de mes rêves ;
  • ne jamais rien lâcher.

Exemple de mon profil de slasheuse des mots

Je suis une slasheuse qui se révèle dans des domaines proches, en rapport avec les mots : romancière, rédactrice web et professeure de FLE.

Mes activités sont cohérentes puisqu’elles me permettent de m’épanouir au quotidien en utilisant les mots et en les enseignant. Je dois :

  • développer mon imagination ;
  • respecter certaines règles de rédaction, comme les nombreuses exigences imposées par le référencement naturel ;
  • comprendre le sens caché des mots ;
  • utiliser les phrases qui parlent aux émotions de mes clients.

L’écriture de romans m’exerce au storytelling qui se retrouve en rédaction web.

Le statut d’indépendant m’oblige à me former à plusieurs domaines, tels que la comptabilité, la prospection, la vente et la persuasion à travers les techniques de copywriting. Nous écrivons constamment pour diverses occasions et ma passion consiste à trouver la bonne tournure dans chaque situation.

Les cours de FLE me rappellent le sens profond des mots à travers le regard des apprenants qui découvrent la langue française. Je reviens aux fondamentaux de la même manière que je peux expliquer certaines choses à mes enfants : avec des mots simples, précis et justes.

N’est-ce pas le plus beau des métiers que celui qui vous rend heureux ? Slasher sans a priori et créer votre profession, celle qui vous ressemble et exploite au mieux la totalité de vos capacités.

Personne ne dira d’un PDG de grande entreprise qu’il est slasheur ou instable, car il a un œil sur tout.

Personne ne pensera qu’un responsable qualité ne sait pas ce qu’il veut, car il doit s’y connaitre un minimum dans plusieurs branches de sa société.

Alors, pourquoi assurer d’un indépendant qu’il touche à tout, juste car il se forme aux disciplines qui lui serviront pour mener à bien sa principale mission : donner du sens à sa vie et se sentir utile.

Je me revendique slasheuse, car je suis :

La diversité est une force, en rédaction aussi. Suivez-moi pour découvrir les slashs qui composent mon quotidien.